La situation des familles à faible revenu

Les tarifs actuels pour les mineur.e.s

 

Partout au Québec, les tous-petits (5 ans et moins) peuvent voyager gratuitement dans les transports en commun. À partir de 6 ans, les sociétés de transport se mettent, en général, à faire payer les personnes mineures.

Depuis 2019, le Réseau de transport de la Capitale (RTC) offre la gratuité aux enfants de 6 à 12 ans, mais à deux conditions:

  • L’enfant doit être accompagné d’un ou d’une adulte qui paie son propre passage, et

  • La gratuité est limitée à 3 enfants par adulte dans le réseau régulier (RTC), mais d’un seul enfant accompagnateur par adulte admissible dans le réseau du transport adapté (STAC).11  Dans le réseau du STAC, une personne admissible au transport adapté ne peut être accompagnée que d’une seule personne non-admissible. Cela, peu importe l’âge de la personne accompagnatrice (enfant de 6ans et plus, adolescent.e, adulte, aîné.e). Par conséquent, 3 enfants admissibles pourraient se déplacer gratuitement avec un.e adulte, mais un.e adulte admissible pourraient se déplacer avec un seul enfant sans limitations. À l’heure actuelle, il n’existe aucune procédure au STAC pour obtenir une dérogation à cette règle. 

 

Les adolescent.e.s de 13 à 17 ans bénéficient de réductions modestes (entre 16% et 33%) sur les principaux titres de transport. Ils et elles doivent tout de même payer le plein prix sur certains titres.

Malgré ces facilités offertes aux personnes mineures, le coût total du transport en commun reste problématique pour les familles à faible revenu. Cela affecte plus particulièrement les familles monoparentales et les familles nombreuses à faible revenu. 

Des familles qui en arrachent

Pour ces familles-là, le coût du transport en commun à assumer pour l’ensemble de leurs membres est un réel fardeau financier ! Pourquoi?

  • Parce que les réductions de 16% à 33% pour les adolescent.e.s restent largement insuffisantes pour convenir à leur budget extrêmement limité.

     

  • Parce que ce sont les familles qui sont le moins en mesure de satisfaire aux conditions de gratuité des enfants (4 enfants ou plus par adulte, des enfants qui voyagent seuls ou avec un grand frère ou une grande soeur, etc.).


Les coûts du transport en commun imposés aux personnes mineures obligent souvent les familles nombreuses et les familles monoparentales à faible revenu à faire des choix déchirants de déplacements au sein de leur famille. 

Cela a plusieurs conséquences négatives sur leur qualité de vie, leur mobilité et les relations familiales. Voici quelques exemples de situations qui nous ont déjà été rapportées: 

  • Une mère monoparentale offrira un laissez-passer à ses adolescent.e.s pour l’école et leurs activités, et se contraindra individuellement à effectuer tous ses déplacements à pied. En dehors du travail, elle se trouve isolée socialement.

  • Des parents se prendront un laissez-passer pour le travail et l’école, et priveront leurs adolescent.e.s de plusieurs opportunités nécessitant un transport (réseau social, activités sportives ou culturelles, etc.).

  • Des familles doivent trancher à chaque mois qui, parmi leurs enfants, pourra obtenir son laisser-passer ou ses billets, ce qui cause à la fois des jalousies entre frères et soeurs et un casse-tête dans la gestion des déplacements familiaux.  

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